Mobilisation des ONG humanitaires pour soutenir les Déplacés Internes au Mali et au Burkina : un panel d’ONG sur l’action humanitaire d’ONG à Washington

Posted on décembre 2, 2023
by Servace Maryse DABOU

L’Ambassade du Burkina Faso à Washington, D.C. a pris part ce jeudi 30 décembre 2023 à un panel de haut niveau en vue d’un meilleur soutien aux Personnes Déplacés Internes du fait du terrorisme au Burkina Faso et au Mali.
Organisé par le Forum des ONG internationales humanitaires (FONGIH), basé au Burkina Faso et le Forum des ONG Internationales au Mali (FONGIM), ce panel a réuni des partenaires techniques et financiers, des humanitaires et des représentants de Personnes Déplacées internes ; dans les locaux de InterAction, un réseau de près de 200 ONG.
Etant absent, le Chargé d’Affaires a.i. a été représenté à cette rencontre par Michel BOURGOU, Deuxième Secrétaire chargé des questions consulaires, assurant l’intérim, Abdoul Aziz KONFE, Deuxième Secrétaire chargé de l’éducation et du protocole et Servace Maryse Dabou, Attaché chargé de la Communication et des Relations presse.
Sous la modération de Julien Schopp, vice-président de InterAction, cette occasion a été un véritable cadre de plaidoyer auprès des bailleurs de fonds et de la communauté internationale qui, selon les organisateurs, ne semblent pas avoir pris la mesure réelle de la situation sur le terrain.
En effet, à entendre Rachel Mikanagu, Directrice exécutive du FONGIH, les organisations internationales et non gouvernementales œuvrant dans le domaine de l’humanitaire se sont vues débordées par la crise humanitaire qui a placé des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants dans une situation de précarité insupportable. C’est ainsi qu’elle a relevé que pour l’année 2023, 1,7 millions de bénéficiaires ont pu être touchés par l’aide humanitaire au Burkina Faso et que sur un besoin de financement de 877 millions de dollars, seulement 33% ont pu être mobilisés. Son collègue de Bamako, Hacen Mohammed a enfoncé le clou en indiquant que la situation au Mali n’est pas plus reluisante. Il a avancé les chiffres de 184,7 millions de dollars mobilisés sur un besoin de 751 millions de dollars, soit un taux de recouvrement de 24,6%.
Face à un tel déficit dans la mobilisation des ressources financières il fallait donc recourir à la concertation et réunir autant d’éléments que possible pour convaincre les bailleurs de fonds à « redoubler d’efforts ». Pour étayer les différents narratifs des ONG intervenant sur le terrain, des Personnes Déplacées internes (PDI) ont effectué le déplacement de Washington. Mme Teniyanla Brigitte Ouoba du Burkina a marqué de sa présence physique un témoignage vivant du quotidien des PDI de la région de l’Est, relaté avec émotions et vivacité. Du côté du Mali, Farock Ag Hamatoun a porté la voix des PDI de la région de Ménaka par visioconférence.
Des représentants des Ambassades des deux pays concernés, conviés à ce panel, tout en soulignant les efforts consentis par leur gouvernement avec l’accompagnement des ONG humanitaires, ont plaidé pour plus d’engagement et de moyens afin de pouvoir faire efficacement face aux besoins de plus en plus croissants et complexes des PDI au Burkina et au Mali.
Prenant la parole en dernière position, Paul M. Majarowitz, Directeur Adjoint de USAID/BHA pour l’Afrique de l’Ouest et des Soudans, principal Bailleur financier, a annoncé l’augmentation prochaine de l’enveloppe allouée à la réponse humanitaire au Burkina Faso et au Mali pour l’année 2024, à la satisfaction générale de l’auditoire.
Les deux panelistes représentants des deux gouvernements (Noel DIARRA, Ministre Conseiller/Ambassade du Mali et M. KONFE du Burkina) se sont également réjoui de cette réponse favorable, mais ont tenu à rassurer que des avancées significatives sont à saluer dans le cadre de la reconquête des territoires occupés par les groupes terroristes et que l’on assiste de plus en plus au retour progressif des PDI chez eux. Ils ont en outre tenu à attirer l’attention des ONG sur la nécessité de s’engager résolument dans des actions mieux coordonnées de concert avec les services étatiques. Et Abdoul Abdoul Aziz KONFE d’inviter les bailleurs de fonds à investir dans le développement, car, a-t-il conclu, « toute aide qui ne vous aide pas à vous aider vous-même, il faut s’en départir. ».
C’est ragaillardis par cet engagement des bailleurs de fonds que les organisateurs iront reproduire la même démarche à Genève en Suisse au cours des semaines à venir.